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Carrefour de littérature européenne
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  • Blog de découverte et de critiques d'oeuvres d'auteurs contemporains originaires de l'Union européenne. Blog réalisé avec la contribution d'élèves de seconde dans le cadre de la Présidence française de l'Union européenne.
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Carrefour de littérature européenne
1 mars 2009

Kornél Esti nous emmène dans un monde parallèle

Le traducteur cleptomane et autres nouvelles

Critique

Le traducteur cleptomane est un recueil de onze nouvelles écrites par le hongrois Dezsö Kosztolanyi et publié aux éditions Viviane Hamy et dans la collection BIS.

Au fil des nouvelles, on retrouve Kornél Esti, tantôt confident, acteur différents récits ou simplement confident d'un autre personnage.
Le lecteur peut jongler à sa guise avec les nouvelles et ainsi, cibler celles qui lui plairont le plus et passer les nouvelles les moins attrayantes. Par conséquent, le lecteur est libre de parcourir ce livre au rythme qui lui convient, les nouvelles variant de trois pages consacrées au « chapeau », à vingt-sept pages pour « le président ».
Dezsö Kosztolanyi nous emmène à priori dans des histoires familières mais baignées dans une atmosphère personnelle délirante mais pourtant philosophique, comme pour « le président » ou « le chapeau ». Ainsi il nous transporte dans un monde parallèle au notre, identique et différent à la fois.
« Le contrôleur bulgare » parle d'un homme qui s'obstine à vouloir faire la conversation au contrôleur du train alors qu'il ne comprend ni ne parle le bulgare. En ne faisant qu'hocher la tête et ne de décrichant pas un mot, il arrive tout de même à avoir la confiance du contrôleur qui lui raconte ses coucis, ou autre chose, il n'en sait rien. on voit ainsi que la communication n'a pas besoin de mots et que le language n'est pas toujours une barrière.
Ceci n'est qu'un exemple des diverses situations rencontrées dans ce recueil, entre disparition, pauvreté, cleptomanie, l'auteur donne un côté comique aux choses les plus sérieuses.

Extrait « le président »

      « Mes amis, un dormeur c’est quelqu’un qui comprend toujours et toujours pardonne. Un dormeur ne peut jamais être un ennemi. Dès qu’un homme s’endort, il tourne le dos à la vie, à toute haine, toute méchanceté cesse d’exister pour lui, comme pour un mort. Les Français disent que « partir, c’est mourir un peu ».  Je ne l’ai jamais cru, car j’aime voyager, et chaque fois que je prends le train, je me sens revivre. Mais dormir, oui, dormir, c’est mourir un peu et même plus qu’un peu, c’est mourir beaucoup, c’est quitter la vie, celle-ci, en fin de compte, n’étant rien d’autre que la conscience, c’est, pour un peu de temps, mourir totalement. C’est ainsi, l’homme qui dort mets bas les armes, rengaine sa volonté à la pointe acérée et malfaisante, et se comporte envers nous avec l’indifférence, en effet, de celui qui depuis longtemps est entré en décomposition. Qui demanderait sur notre terre une plus grande bienveillance? Pour moi, j’ai toujours exigé le respect à l’égard des dormeurs et jamais je n’ai permis qu’en ma présence on les insulte. « Des dormeurs, ou dites du bien ou ne dites rien », telle est ma devise. A franchement parler, je ne comprend même pas pourquoi, de temps en temps, nous n’irions pas fêter également les dormeurs, déposer sur leur lit, non pas des couronnes, mais au moins une fleur, pourquoi nous n’irions pas, eux sitôt endormis, organiser un repas de funérailles, un tout petit, rien que pour nous réjouir, nous délivrés alors, pour quelques heures, de leur société trop souvent pesante, trop souvent ennuyeuse, et pourquoi, à leur réveil, nous ne pourrions pas faire retentir de burlesques trompettes d’enfants, saluant par cette fanfare leur résurrection quotidienne. C’est pour le moins ce qu’ils mériteraient. »


Del Bianco Manon 2D


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